10 janvier 2007

Le salaire maximum

Voici mon premier texte d'opinion. J'espère ne pas vous faire saigner des yeux!

La hausse du salaire minimum est récemment devenu une mode dans le monde politique, période de réélection oblige. En effet, après une hausse de 10¢ au Canada le 1er janvier dernier, les États-Unis s'apprètent également à faire grimper le leur. Au Canada, le salaire minimum pour les employés sans pourboire se chiffre maintenant à 8$ l'heure.

Bien beau vouloir réduire le fossée entre les riches et les pauvres, il en demeure que hausser le salaire minimum alors que les autres salaires restent fixes n'est pas la meilleure solution. Un salaire minimum de 8$ l'heure comparativement à un salaire de 12$ l'heure pour un nouveau diplomé du Cégep frise le ridicule. Et 8$, c'est dans le cas où l'entreprise n'est pas syndiquée! Avec un syndicacat, une personne sans scolarité, à la rigueur avec un secondaire 5, risque de gagner 9$ et plus de l'heure tout dépendemment de son expérience. (on sait tous que l'expérience est grandement utile dans un travail qui reste toujours le même!) On se retrouve donc avec des différences d'à peine 2 à 3$ l'heure entre un diplomé collégial et un travailleur au salaire minimum. Hélas, même certains finissants universitaires dans certains domaines commencent à 13 ou 14$ l'heure, ce qui est seulement 5$ au-dessus du salaire minimum d'un syndiqué! Tout ceci, bien-sûr, sans compter les travailleurs non-éduqués et surpayés qui travaillent dans certaines usines et qui touchent plus l'heure que n'importe lequelle finissant d'étude supérieure.

Pour un étudiant potentiellement décrocheur, un salaire minimum autant élevé par rapport aux autres devient même une nouvelle source de motivation pour ne pas continuer. Et après, on va me faire accroire qu'on travaille pour faire diminuer le décrochage scolaire! De grâce qu'il reste encore les prêts et bourses, sinon le jeu ne vaudrait plus le chandelle et les établissements d'études supérieures seraient déserts. À quoi bon payer le gros prix pour s'éduquer 3 ans de plus, alors que seulement quelques dollars séparent les salaires en bout de ligne?

Pour conclure, il y a une raison qui fait en sorte que les riches sont riches et que les pauvres sont pauvres. Cela n'est pas le fruit du hasard. À bien y penser, une hausse du salaire minimum n'est pas tellement grave. C'est seulement une hausse des profits des dépanneurs et des compagnie d'alcool et de tabac.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Cette hausse est en quelque sorte un des bonbons donnés par Jean Charest avant les élections. Nos parents ne disaient-ils pas de ne pas accepter les bonbons des étrangers ?

Une hausse du salaire minimum ne fera que diminuer le nombre d'emplois disponibles. Au lieu d'avoir cinq caissières, il n'y en aura que quatre.

Pour ce qui est du faible écart entre le salaire minimum et celui des études supérieures, il y a quelques explications. Tout d'abord, notons les frais de scolarité trop faibles, ce qui donne une accessibilité facile. Le cas des médecins est flagrant: comme ca ne leur coûte presque rien pour faire des études qui dans un autre état seraient dispendieuses, leur rémunération est inférieure à celle des autres états.

Et comme tu le mentionnes correctement, à quoi bon le salaire minimum et les études accessibles si au bout de la ligne, les compétences des travailleurs ne sont pas prises en considération dans notre univers ultra syndiqué québécois ? D'ailleurs savais-tu que les syndicats ont dans les conventions collectives des clauses qui stipulent que le salaire des employés doit être x pourcentage plus élevé que le salaire minimum ? Pas surprenant que les syndicats aiment bien tripooter avec la classe politique pour qu'ils changent les r`gles «du bon bord».

RJG a dit…

Je ne suis pas un expert de la question mais je me demande vraiment l'impact sur une PME de l'augmentation du salaire minimum. Je ne peux pas croire que ceci mettriat en péril les activités d'une entreprise??? D'un point de vue économique, je n'ai rien contre que les travailleurs au salaire minimum gagnent plus. Je trouve par contre assez ridicule que la marge entre l'assistance sociale et le salaire minimum soit aussi faible.

Il est vrai qu'il y a une certaine distorsion dans le marché de l'éducation et celui du travail. Je suis d'accord avec Guillaume qu'il coûte moins cher à une université de former une personne en philosophie qu'en médecine.

Bref, c'est un problème complexe ou les solutions ne peuvent être simples.

Bravo pour ton nouveau blog!

À bientôt

Guy a dit…

L'accessibilité trop facile aux études supérieures est en effet un moteur à quelques-uns de ces problèmes. Une entreprise se cherchant un boucher devra chercher 3 mois pour dénicher un CV tandis que si elle cherchait un comptable, elle aurait 23 CV sur le bureau (dont le mien)Tout ça est quelque peu anormal. Si on se fiait à la loi de l'offre et de la demande et au phénomène de la rareté, on devrait payer le boucher plus cher! Le problème réside plutôt dans le fait que certains diplômés comptables auraient dû être boucher!

RJG a dit…

J'ajouterais même que si on payais les employés en fonction de l'importance des tâches effectués, certaines secrétaires en PME devraient gagner plus que tous les autres employés, les éboueurs devraient gagner au moins 75K /an et plusieurs de mes amis fonfons qui justifient leur salaire par leur niveau de scolarité devraient gagner deux fois moins chers!!!

Marianne a dit…

Je suis d'accord avec le fait que l'écart en les salaires de certains travailleurs formées et d'autre qui n'ont pas de scolarité est parfois, et même souvent minime. Je commence ma formation universitaire, mais je suis une ''pro-collégiale'' si on peut dire. J'ai travaillé fort pendant 3 ans au collégiale pour arriver sur le marché du travail et rendu là, je me dire qu'on peut payer une personne moins cher que moi pour faire mon travail parce que cette personne n'a pas de scolarité. Il est évident pour moi que ce n'est pas un bon investissement pour eux.

C'est souvent insultant envers la profession et c'est un peu pourquoi je suis de retour à l'école. Par contre, je ne pense pas que l'augmentation du salaire minimum soit néfaste, à partir du moment où, les professionnels formés bénificent eux aussi des hausses salariales qu'ils méritent.

Il ne faut pas oublier que d'honnêtes travailleurs qui n'ont pas eu la chance d'accéder facilement à des études post-secondaires, méritent souvent une vie meilleure et en ce sens un salaire décent pour les tâches qu'ils accomplissent. Je prend ici en exemple mes parents. Je crois aussi qu'il est vraiment dommage de voir tant de citoyens bénificier de programmes tel que l'assistance-emploi (pour utiliser le nouveau terme), de façon continue et quasi éternelle, quand ils pourraient combler des emplois dont toute un communauté à besoin pour rétablir un équilibre.

Sans du tout adhérer au programme de son partis de plus en plus de droite, j'ai noté l'aspect de retour au travail des assitstés sociaux en capacité de le faire, dont Dumont a fait part avant les fêtes. Ne voyez pas en moi une adéquiste mais bien quelqu'un qui cherche des idées.


Merci pour la tribune,


Très intéressant comme discussion!



Marianne

Guy a dit…

En réponse à Rémy, je suis tout à fait d'accord. Mais hélas, tant que l'univers québécois sera dominé par les Henri Massé de ce monde, l'évaluation par le rendement et la compétence sera malheureusement impossible. Après tout, pour nos syndicacats, tout le monde est bon, a du coeur à l'ouvrage et fait dont ben pitié de gagner si peu! Parlant de ce sujet, je réfléchissais à cela l'autre jour, et je me disais qu'au fond, où les syndicacats vont-ils arrêter? Quand seront-ils satisfaits? La réponse la plus plausible que j'ai trouvée: Lorsque tous leurs membres seront payés à rester chez-eux à ne rien faire!

Et en réponse à Marianne, il ne faut pas tomber dans le piège du "certains n'ont pas eu la chance de..." Certes, le cas de mes parents est sans doute le même que les tiens et que bien d'autres gens de cette génération qui n'avaient pas la chance d'avoir des parents nantis. Mais, le fait demeure que cette génération s'en va à la retraite bientôt, s'ils n'y sont pas déjà parti. Dans quelques années, les gens qui formeront la population active auront tous eu la chance de s'éduquer grâce entre-autres, au gel des frais de scolarité et aux programme des Prêts et bourses. Dans cette mesure, une hausse du salaire minimum représente un cadeau à des gens qui n'ont pas su faire de bons choix et encore moins les assumer.

Et, ceci n'est pas le blog pour avoir peur d'être adéquiste et pour nuancer ses propos de droite! Même si je crois que la politique est pathétique et qu'on ne devrait plus séparer quoi que ce soit par les terme "gauche" et "droite", si je devais me qualifier en ces termes, je serais un adéquiste de droite!

pepe's a dit…

Bravo Guy pour ton article sur le salaire, c'est très intéressant.

Le gros problème au Québec en ce qui concerne les salaires et la formation, c'est les syndicaleux.

Avec plus de 40 % de taux de syndicalisation, alors que dans les autres provinces et pays industrialisés, le taux de syndicalisation est d'environ 12 à 15 % maximum.

C'est une des raison majeure qui fait en sorte que le Québec arrive bon dernier en terme de productivité et de PIB.

Ça coûte trop cher produire un bien au Québec, ce n'est pas rentable pour les entreprises et c'est pour cette raison qu'elles sacrent leur camp en Ontario, aux États-Unis ou ailleurs. Avec la mondialisation, çe sera de moins en moins rentable de produire au Québec.

On a qu'à regarder ce qui se passe dans l'industrie porcine présentement et ce n'est qu'un exemple. C'est la même chose avec l'industrie automobile qui est disparue complètement du Québec depuis plusieurs années, ça se passe maintenant en Ontario et aux États-Unis ( Detroit Michigan), capitale de l'automobile.