21 janvier 2007

La kultur Québecquoise

Le Québec est unique. C'est une province distincte, avec une langue, une histoire, une culture bien à elle. Bien des souverainistes se reconnaitrons, ce fait étant devenu leur seul argument plausible. Mais lorsque l'on constate la façon dont les gens, surtout les jeunes, utilise cette langue, c'est à se demander si cet argument tient la route.

En effet, un étudiant ayant quand même une bonne maitrise de sa langue maternelle se rendra vite à l'évidence que le 3/4 de ses comparses ne savent pas s'exprimer et encore moins écrire cette langue qui est sensée faire de leur province, un endroit particulier. Remarquer simplement la réaction qu'ont les étudiants lorsque le méchant professeur, soucieux du français, annonce qu'il enlèvera des points pour les fautes dans un travail. C'est la panique générale. Depuis quand sommes-nous sensés avoir peur que notre langue maternelle sera évaluée dans un travail? C'est notre langue, celle que l'on baigne dedans depuis notre tendre enfance! Logiquement, on devrait penser que ce sont des points gratuits. Pas étonnant que Loco Locass soit idolisé par les jeunes; le groupe maitrise ce qu'ils ne peuvent maitriser.

Quoiqu'il en soit, il y a sans doute des raisons qui expliquent qu'un universitaire en arrive à faire 2 fautes par phrase. Le piètre cadre dans lequel doivent enseigner les professeurs du système d'éducation publique québécois est l'une d'entre elle. Il est tout à fait anormal qu'un étudiant ayant cheminé de la 1ere année du primaire à la dernière année collégiale, suivant allègrement à son passage 2691 heures de français, ne saches pas, au bout du parcours, comment conjuguer une phrase. Le problème, c'est que ce généreux nombre d'heures est mal utilisé. Le problème, c'est que l'on préfère enseigner aux jeunes l'histoire de notre culture, la provenance des courants, l'historique politique derrière tout cela, plutôt que d'enseigner ce qui nous servira réellement dans la vie de tous les jours, soit la grammaire et l'ortographe. Le problème, c'est que l'on tente de former des jeunes friands du modèle québécois au lieu de former des gens qui savent écrire correctement.

Combien de cours de français correctif avez-vous eu dans votre parcours estudiantin? Un? Deux? Combien de cours d'histoire du français inutiles avez-vous reçu pendant votre formation? Dix? Douze?

Le Québec est unique, certes. Unique de ne pas maitriser la langue qui le rend unique.
PS: Mon offre de 10$ pour corriger les textes tient toujours ;)

9 commentaires:

Stéphanie a dit…

Guy,

plusieurs faits de ton texte sont venus me chercher car j'ai été, dans mon ancienne vie étudiantine, au baccalauréat en enseignement du français (dans l'ancien programme où nous devions faire une majeure en étude française et une mineure en pédagogie). Que nous le voulions ou pas, lors de tous les travaux et examens, nous avions 50% pour la qualité du français.

Je suis d'accord avec cette façon de faire à l'université - qui devrait être une façon de faire à tous les niveaux scolaire - car un jour ou l'autre quelque soit votre emploi, il faudra être apte à transmettre de l'information écrite et il est impératif que cette information soit lisible et compréhensible.

La qualité de la transmission de cette partie de notre culture permettra aux générations futures de l'apprécier et de vouloir la conserver ultérieurement.

Je tiens à souligner que nous devrions faire tous les efforts nécessaires pour recommencer à consulter les dictionnaires et autres documents de références au lieu de se fier aux systèmes informatiques qui, malheureusement pour les utilisateurs, ne sont pas 100% fiables. Soit dit en passant, les blogs utilisent régulièrement un langage populaire et les fautes de français me donnent des frissons d'horreur... Et il y a des monstres dans tous les textes.

Guy a dit…

Je suis parfaitement d'accord. Mais, je crois que blâmer l'informatique est un peu facile. Je suis moi-même un clavardeur assez actif qui écrit des phrases telles que «c quoi que tu fé à soir?» et je suis pourtant capable de mettre l'interupteur à off lorsque vient le temps de tapper un texte en bonne et due forme. Vvous qui avez étudié au baccalauréat en enseignement du français, vous pouvez peut-être me répondre: Pourquoi utilise-t-on toutes ces heures de français disponibles en classe pour parler d'histoire plus ou moins utile et minimiser le temps pour l'enseignement de la grammaire et de l'orthographe? Il est plus utile à mon avis de savoir comment écrire Alphonse de La Martine plutôt que de connaître son année de mort et les années pendant lesquelles ont reigné le courant du romantisme en France.

Stéphanie a dit…

Pour tout vous dire, cher monsieur, j'ai quitté l'ancien programme d'enseignement du français puisque les sujets d'études étaient approchés de façon théorique, presque pré-historique - surtout avec l'âge de certains professeurs - et que je ne voyais d'aucune façon l'applicabilité de ces notions et le moyen de les transmettre.

Pour ce qui est de l'informatique, ce n'était qu'une façon de dire que plusieurs personnes ne se servent que des correcteurs électroniques lors de rédactions de travaux au lieu de les utiliser en combinaison avec les autres moyens papier - dictionnaires, grammaires, etc

Guy a dit…

Pré-historique, vieux, ancienneté, refus du changement...pour faire un lien avec le français, ceci est un beau champs lexical du modèle québécois!

Je comprends ce que vous voulez dire avec l'utilisation de moyens de correction. Je suis d'accord. Mais, tout-de-même, l'informatique lorsque bien utilisé peut s'avérer un bon moyen pour en apprendre et s'améliorer en grammaire et orthographe. Le problème réside plutôt dans l'intérêt plutôt que dans les moyens. Les jeunes n'ont pas d'intérêt à bien écrire, à corriger leurx textes. Ils prennent pour acquis beaucoup trop vite que «ahhh, moi chu poche en français!» À partir de ce moment, que vous avez des grammaires papiers ou un ordinateur, le résultat restera sensiblement le même.

Stéphanie a dit…

À la différence de l'ordinateur, la bonne vieille grammaire apporte l'avantage d'être un effort de plus pour comprendre le chemin que la langue a pris pour devenir cette règle ou ce code de fonctionnement. J'utilise parfois les correcteurs informatiques mais il faut être conscient qu'il ne prenne pas en compte certaines fautes de sens ou d'expression. C'est le petit plus qui fait la différence.

Par-dessus tous les outils qui nous permettent de bien écrire cette belle langue, il est essentiel de la lire, de la voir sur scène et surtout de l'écouter en poésie. La richesse de cette langue est touchante, il faut lui donner sa chance... Je suis certaine que vous me comprenez !

Guy a dit…

Absolument, je comprends. Mais par-dessus tout, il faut inculquer aux jeunes l'intérêt d'écrire sans fautes. Sans cela, tous les correcteurs et grammaires ne sont pas d'une grande utilité. Le problème, c'est que le système scolaire québécois n'inculque pas cette valeur de bien écrire à ses étudiants. La preuve; une personne peut avoir un bacc et faire des fautes de pluriel et d'homonyme qu'un enfant de 5e année pourrait corriger...et il a passé tous ses cours de français!

Stéphanie a dit…

Le manque de rigueur est un fait qui ne s'applique pas uniquement à l'utilisation de la langue française mais bien dans d'autres domaines de la vie. Il faut que nous nous prenions en mains, il ne faut plua attendre que le système nous prenne par la main pour avancer dans la vie. C'est, pour plusieurs, la loi de la facilité qui dirige leur façon de penser ou d'agir...

Guy a dit…

Qu'on le veille ou non, au Québec, le système nous prend par la main.

Guy a dit…

«Qu'on le veuille ou non», désolé de l'erreur de frappe. Assez ironique que j'ai écris veille!