24 mars 2007

Grèves plansantives

Vaut mieux prévenir que guérir, dit-on. Dans le cas d'une maladie, absolument. Dans celui d'une grève étudiante en vue d'une élection prochaine, je ne suis pas sûr. C'est que, cette dernière semaine, un groupe restreint d'individus (les petits Che Gueverra qui se présentent au vote) ont voté, au nom de leur Cégep, deux journées de congé, lapsus, je voulais dire, deux journées de grève préventives pour, semble-t-il, témoigner leur mécontentement face aux menaces de deux partis de dégeler les frais de scolarité. Leur argument: Un dégel des frais de scolarité diminuerait l'accès aux études.

Fait #1: La Nouvelle-Écosse est la province canadienne où il en coûte le plus cher pour étudier. Le Québec est celle où il en coûte le moins cher.

Fait #2: La Nouvelle-Écosse est la province canadienne qui affiche le plus haut taux d'inscription et de fréquentation des jeunes aux études supérieures. Le Québec est celle où ce taux est le plus bas.

Pas besoin de dessin pour comprendre que l'argument ne tient pas la route (quoique je pourrais très bien vous en faire un ;) )

Maintenant, pourquoi les Cégeps, où, rappelons-le, les frais d'inscription à une session sont de la somme dérisoire de 90$, viendraient montrer leur mécontentement en vue d'un dégel des frais scolaires universitaires? Parce que les Cégeps sont inutiles, peut-être? Parce qu'ils représentent seulement deux années festives entre le secondaire et l'Université? Impression de déjà vu; il me semble que j'ai déjà lu ces judicieuses lignes dans un blog pour le moins dire, de qualité.
Bon, laissons le terme "grève" de côté, et passons au terme "préventive". Si l'on commence à manifester nos mécontentements avant mêmes qu'ils existent, on va passer plus de temps dans les rues que dans les salles de classe (n'est-ce pas là le but de l'exercice?) J'ai d'ailleurs déjà fait mes pancartes en vue de ma manifestation préventive contre un gouvernement qui sera élu en 2023, et qui, selon mon présentiment, haussera le taux d'imposition des travailleurs ayant étudié à la Technique administrative du Cégep de la Gaspésie et des Iles entre les années 2001 et 2003. Sérieusement, rappelons qu'un gouvernement se fait élire de manière démocratique, par l'ensemble de la population. Manifester contre l'élection des libéraux ou encore des adéquistes, c'est manifester contre le libre choix de la population qui élira ce même gouvernement. C'est donc cracher aux visages de la population entière en leur disant: Voilà ce que l'on fait de votre choix démocratique, nous, étudiants qui se gèlent avec votre argent par l'entremise des Prêts et bourses!

Encore une fois, un pauvre exemple de plus pour venir prouver le fait que le PQ est vu comme le parti par défaut au Québec, comme le seul parti bon pour les Québécois et comme le parti de référence pour comparer les programmes électoraux. En regardant des graphiques sur le niveau d'endettement moyen de la province par rapport au PIB des différents gouvernements passés, je serais porté à croire le contraire.

3 commentaires:

Stéphanie a dit…

Ton texte présente, en règle générale, ce que j'essaie d'expliquer, tu as mis en perspective ce que je crois être des éléments que plusieurs se cachent.

J'ai beaucoup de difficultés avec les grêves estudiantines - que je trouve complètement inutiles sauf pour les congés de pancartes et une justification des associations étudiantes en partie - ils ne sont pas des travailleurs syndiqués, ils sont en phase d'apprentissage de la vie et dans cette même vie, il y a des choix que la population par démocratie a fait.

Je trouve que le maintien du gel des frais de scolarité va plutôt diriger le système d'études universitaires vers un Wal-Mart de diplômes : pas de grande qualité mais beaucoup de diplômés.

Il faut être honnête, il faut de l'argent pour faire de l'argent. Meilleures seront nos formations meilleurs seront nos rendements. Il faut voir ce que nous désirons. De toute façon, le gouvernement n'a pas de machine à argent et les universités en ont besoin, si elle de vient pas... Nous perdrons !

Guy a dit…

Exactement! En fait, en constatant la qualité du français et du raisonnement lors de questions d'examens à développement de la majorité des étudiants, on peut tirer la conclusion que la walmartisation des diplômes est déjà arrivée!

Et les AGE ne sont peut-être pas des travailleurs syndiqués, mais plutôt des bébés syndicats. Je serais curieux de connaître le ratio de représentants syndicaux et de candidats péqwistes qui ont déjà été dans les conseils d'AGE. On serait je pense surpris du pourcentage!

pepe's a dit…

Je connais Guy les allégences politique de Marie-France Bazzo, depuis le temps que j'écoute son émission. J'ai simplement fais allusion au titre de son émission il va y avoir du sport pour dire que ça sera le cas au parlement de Québec avec le résultat d'hier. Il y a un certain Jean Charest qui va avoir intérêt à consulter Mario et il va arrêter de rire de lui maintenant qu'il est chef de l'opposition. Sur la grève, je suis entièrement d'accord avec toi et Stéphanie. Je le dis depuis très longtemps le PQ est le parti des syndicaleux. Gilles Duceppe avec son bloc à Ottawa est le représentant du PQ au gouvernement fédéral et Henri Massé, un des chefs syndicaleux, appartiennent tous à la même famille !

Avec le résultat des dernières élections, ils ont tous manger une méchante tape sur la gueule et prendront sans doute un certain temps à s'en remettre.

Je suis certain d'une chose, suite au résultat d'hier, André Boisclair et Jean Charest ne seront plus chefs de partis pour encore très longtemps, même si Boisclair entend rester en place. On va lui indiquer la sortie dans peu de temps.

Bonne journée !

Pepe's